Nous reproduisons ce très beau texte que Grand Corps malade a écrit après les attentats du 13 novembre sur sa page Facebook.
Politique - Page 3
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Grand Corps Malade. Un pays blessé peut être intelligent
« Après trois jours d’une tristesse infinie et d’une gueule de bois sans précédent, ce matin je suis optimiste. Comme beaucoup, j’ai lu la presse, regardé la télé, parcouru les réseaux sociaux pour comprendre ce qu’on était en train de vivre, pour mettre des mots sur l’indicible, pour regarder mon pays.Alors, bien sûr, j’ai vu de la peur, un peu de haine, du désir de vengeance, j’ai même vu quelques gros cons aussi vulgaires qu’indécents. Mais j’ai surtout vu de l’espoir.J’ai surtout vu du courage et de la dignité. Comme ce veuf qui déclare aux terroristes dans un texte incroyable qu’ils n’auront pas sa haine, ni celle de son fils de 17 mois. Comme cette vieille dame qui affirme que nous fraterniserons avec 5 millions de musulmans et que nous nous battrons contre les 10 000 barbares. Comme ce journaliste qui déclare que personne ne pourra nous prendre ce qui nous constitue. Comme cet enfant qui répète que les fleurs et les bougies, c’est pour nous protéger.J’en ai vu et lu des dizaines comme ça, merci. On dit d’un animal blessé qu’il peut être dangereux. Je découvre aujourd’hui qu’un pays blessé peut être intelligent. Ce matin, je suis optimiste et j’aime mon pays comme rarement. Oui, la France est belle car elle ne cédera pas à la panique. Elle est belle car elle continuera de faire briller toutes ses couleurs, ses différences et ses incohérences.Elle est belle car elle aime danser et faire du bruit, chanter et vivre la nuit. Elle est belle parce qu’elle aime lever son verre en se regardant dans les yeux. Elle est belle parce qu’elle a une grande gueule. Elle est belle parce qu’elle est rebelle et insolente. La France est belle parce qu’elle est libre et ça, personne ne pourra lui enlever. » -
SINSEMILIA : RESISTANCES !
Sinsemilia, groupe de reggae grenoblois créé en 1991, est composé d'amis d'enfance, tous issus de la région. Ils ont vendu 800 000 albums, donné près de 600 concerts en dix ans.
Ils s'engagent en tant qu'artiste dans les débats qui agitent la société française.
Sinsemilia (du nom d'une variété de cannabis) existe depuis 1992. Composé au départ de trois amis d'enfance habitant à Grenoble et dans ses environs, le groupe se trouve au complet lorsque quelques-unes unes de leurs connaissances viennent rejoindre les rangs de ce combo chamarré.
Issus de nombreuses communautés immigrées en France, les membres forment à eux tous, un melting-pot exemplaire. Il y a donc : Mike au chant, Rike au chant et à la guitare, Natty à la basse, Ivan à la batterie, Zaz aux claviers, Roukin's aux percussions et flûte, Karine et Luc au saxophone, Fafa à la trompette et Rachid au son.
Leur disque "Résistances" se vend à plus de 200.000 exemplaires rivalisant ainsi avec les rappeurs hexagonaux sur le terrain de la contestation. Sinsemilia défend effectivement un état d'esprit, une attitude, une façon de vivre à la manière de la Mano Negra à la fin des années 80.
On remarque "la Flamme", titre anti-FN (Front National, parti français d'extrême droite) qui a quelques difficultés à passer sur les radios à cause du propos jugé trop politique, ainsi que "la Mauvaise réputation" reprise de Georges Brassens, dénonçant l'intolérance sous toutes ses formes.
Bien sûr, vous pourrez retrouver ces chansons sur notre radio !
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Niger. Leyla Gouzayé, celle à qui on n’imposera plus de mariage forcé
Aujourd’hui, l’union scellée sans son consentement et les violences psychologiques sont derrière cette jeune nigérienne qui a repris des études, tout en s’engageant contre une coutume patriarcale qui pèse sur une grande partie des adolescentes.
« Pour devenir autonome et libre, il faut être instruite et avoir un métier. » Ce n’est pas une réflexion en l’air mais sa marche à suivre, sa perspective. Sa devise pour exister. Leyla Gouzayé revient de loin. À à peine vingt ans, cette Nigérienne porte toujours sur son visage, dans son regard les stigmates d’une vie amère. Il lui a fallu du temps pour se débarrasser du statut de victime, au fil des rencontres qui lui ont permis de se forger une mentalité de battante.
Aujourd’hui, son mariage forcé, les violences psychologiques à son encontre semblent derrière elle. Seules comptent désormais la réussite de ses études, la fierté d’annoncer son passage en troisième dans un établissement de la deuxième chance et sa place de troisième bonne élève de la classe. Une gageure pour cette jeune femme qui a dû abandonner sa scolarité cinq années durant. « Dès que l’on m’a mariée, c’en était fini de l’école », murmure-t-elle.
« Mon oncle est venu informer maman de mes futures noces. Elle n’était pas d’accord. Ni mon père, qui ne pouvait pas contester la décision de son frère aîné. Je savais que si je refusais, ma mère subirait la foudre de la famille côté paternel. » Elle avait quatorze ans. C’était une enfant. On l’a forcée à devenir trop tôt une femme. Une femme bafouée, oppressée. Une femme répudiée.
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La révolte des canuts de Lyon
Le 22 novembre 1831 éclate sur la colline de la Croix-Rousse, au nord de Lyon, la révolte des canuts. La révolte se propage dans tous les quartiers ouvriers de la métropole. Les insurgés prennent pour emblème le drapeau noir et la devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ».
Victimes de l'enrichissement de la bourgeoisie
On est au début de la Révolution industrielle... Le mot paupérisme, importé d'Angleterre en France en 1822, exprime le sentiment général que l'enrichissement de la bourgeoisie se paye de l'appauvrissement de la classe ouvrière.
À Lyon, les canuts, dont le nom vient du mot canette, ou bobine, sont des artisans qui tissent la soie à domicile sur leur propre métier à bras. Ils travaillent pour le compte des soyeux (les patrons négociants) qui leur fournissent la matière première et récupèrent le produit fini. Ils sont environ 6000 artisans et emploient 30.000 compagnons.
Le revenu des uns et des autres, 18 sous environ pour quinze heures de travail par jour, ne permet qu'une vie de misère. Du fait de métiers à tisser beaucoup plus productifs qu'auparavant, comme le métier Jacquard, et en dépit d'une demande soutenue, ce revenu est deux fois moindre que sous le Premier Empire !
Les canuts font appel au préfet du département, Louis Bouvier-Dumolart, et obtiennent qu'une commission paritaire fixe un tarif minimum. Le préfet fait ensuite afficher dans la ville la déclaration suivante : « Si par exception quelques ouvriers honnêtes ont encore des griefs à faire redresser, les voies légitimes leur sont ouvertes, et ils sont assurés d'y trouver une bienveillante justice ». Mais en recevant les délégués ouvriers, il a enfreint la loi Le Chapelier (1791) qui interdit les associations ouvrières et cela lui vaut d'être désavoué par Paris.
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LA LEGA, CHANSON DE LA REVOLTE DES OUVRIERS AGRICOLES
La lega est une chanson de lutte italienne originaire de la région de Padoue ; elle était chantée par les mondine, les repiqueuses de riz de la plaine du Pô. Elle est le symbole des révoltes des ouvriers agricoles contre les patrons à la fin du XIXe siècle, au moment où ont commencé à se fonder les ligues socialistes.
On peut l'entendre dans le film 1900 de Bernardo Bertolucci quand les paysannes sous la conduite d'Anna, la femme d'Olmo, manifestent contre l'expulsion des fermiers qui n'ont pas pu règler leur loyer aux riches propriétaires.
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DAMIEN SAEZ TENDANCE COMMUNISTE
Pour lui, « Il faudrait recréer un vocabulaire. Je ne peux pas dire extrême gauche parce que quand j'entends quelqu'un parler de «travailleur», je ne peux pas m'associer rien qu'à cause du mot. Pour moi, le meilleur système serait celui de partage, peut-être moins extrémiste qu'il a pu être dans le bloc de l'Est. Je me sens à gauche, extrêmement - j'aurais tendance à dire «communiste» dans les textes - en sachant qu'il faudrait changer le mot. Il faut la même idée mais avec le vocabulaire d'aujourd'hui»
Né à Marseille le 1er août 1977, de parents immigrés (algérien/espagnol), Damien Saez grandit dans un milieu familial chaleureux et attentif. A l'adolescence, il quitte la région phocéenne pour Dijon, où il rencontre Franck (guitariste) et Antoine (clavier) et fait ses premières armes au Conservatoire. Il se révèle vite doué pour la musique et cumule l’apprentissage du piano à celui de la guitare.
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LA REVOLTE DES FEMMES DE LA PALESTINE
Les jeunes filles palestiniennes participent activement au soulèvement populaire en Palestine
Les femmes palestiniennes sont toujours actives dans la résistance en Palestine.
Des jeunes filles à Gaza et en Cisjordanie jettent des pierres sur les soldats et les colons israéliens agresseurs. Elles soutiennent les jeunes dans les affrontements avec les forces de l’occupation israélienne.Un nouveau cycle de violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est a débuté suite aux provocations d’extrémistes sur l'esplanade des Mosquées. Depuis plus de 67 ans, les différents gouvernements israéliens poursuivent inlassablement leur entreprise de colonisation de la Palestine.
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Nupelda, une Française qui combat aux côtés des Kurdes
Elle n’a que 28 ans et déjà trois ans de guerre derrière elle. Une guerre qu’elle mène dans le Rojava avec les YPJ, les unités combattantes de femmes kurdes de Syrie, contre l’organisation de l’« État islamique ». Les armes à la main, elle défend « la liberté, le socialisme et des droits identiques pour les femmes et les hommes ».
La première fois que je l’ai vue, c’était tout de même dans un drôle d’endroit : la ligne de front au sud de la ville d’Hassaké. Sous les coups de boutoir des forces kurdes, YPG et YPJ (les femmes), les djihadistes de l’organisation de l’« État islamique » (EI ou Daech) avaient battu en retraite, fin juillet, mais se tenaient à quelques centaines de mètres – un kilomètre tout au plus – de là. Impressionnant !
Une fois la dernière butte de défense passée, alors que s’étend un désert rocailleux, on distingue quelques baraques où se sont dissimulés les égorgeurs de Daech. C’est alors que je l’ai d’abord entendue. « Il y a quelqu’un qui parle français, ici ? » demandait-elle à la ronde, sachant bien que personne ne pouvait la comprendre, à l’exception de ce fameux francophone. « Ah, ça fait du bien.
Je n’ai pas parlé le français depuis trois ans », avoue-t-elle tout de go. « Ici, quand je parle français, tout le monde rigole. Remarquez, je les comprends, ça les détend. » On est un peu interloqué. Pensez donc ! Sur cette ligne de front bien instable et incertaine, se dresse soudain devant nous une grande fille vêtue d’un treillis militaire et le front ceint d’un turban comme en portent les femmes kurdes. Un visage ouvert.