Nous reproduisons ce très beau texte que Grand Corps malade a écrit après les attentats du 13 novembre sur sa page Facebook.
« Après trois jours d’une tristesse infinie
et d’une gueule de bois sans précédent, ce matin je suis optimiste. Comme beaucoup, j’ai lu la presse, regardé la télé, parcouru les réseaux sociaux pour comprendre ce qu’on était en train de vivre, pour mettre des mots sur l’indicible, pour regarder mon pays.
Alors, bien sûr, j’ai vu de la peur, un peu de haine, du désir de vengeance, j’ai même vu quelques gros cons aussi vulgaires qu’indécents. Mais j’ai surtout vu de l’espoir.
J’ai surtout vu du courage et de la dignité. Comme ce veuf qui déclare aux terroristes dans un texte incroyable qu’ils n’auront pas
sa haine, ni celle de son fils de 17 mois. Comme cette vieille dame qui affirme
que nous fraterniserons avec 5 millions
de musulmans et que nous nous battrons contre les 10 000 barbares. Comme
ce journaliste qui déclare que personne
ne pourra nous prendre ce qui nous constitue. Comme cet enfant qui répète
que les fleurs et les bougies, c’est pour
nous protéger.
J’en ai vu et lu des dizaines comme ça, merci. On dit d’un animal blessé qu’il peut être dangereux.
Je découvre aujourd’hui qu’un pays blessé peut être intelligent. Ce matin, je suis optimiste et j’aime mon pays comme rarement. Oui, la France est belle car elle ne cédera pas à la panique. Elle est belle car elle continuera de faire briller toutes
ses couleurs, ses différences et ses incohérences.
Elle est belle car elle aime danser et faire du bruit, chanter et vivre
la nuit. Elle est belle parce qu’elle aime lever son verre en se regardant dans les yeux. Elle est belle parce qu’elle a une grande gueule. Elle est belle parce qu’elle est rebelle et insolente. La France est belle parce qu’elle est libre et ça, personne
ne pourra lui enlever. »