Ali Primera avait pour d'habitude de se consacrer à la lutte pour le peuple, de chanter pour les masses populaires, et à entretenir une impressionnante solidarité avec celle qu'il appelait « La Patria Buena ».
Il affronte de nombreuses pressions, ainsi que plusieurs attentats contre sa personne (dont le jet d'une grenade lacrymogène dans son appartement).
Il meurt le 16 février 1985, dans un accident de la route sur l'Autopista Valle-Coche de Caracas (accident ou meutre ?), alors qu'il rentrait d'une séance d'enregistrement de son prochain disque. .
Biographie
Alí Rafael Primera Rosell a eu pour parents Antonio Primera et Carmen Adela Rossell. Son père fut tué lorsqu'il avait trois ans, au cours d'une fusillade provoquée par une tentative d'évasion de prisonniers de la prison de Coro.
Alí Primera accompagne alors sa mère et ses deux frères dans diverses villes tout en continuant ses études, Alí Primera exerce de nombreux métiers, de cireur de chaussures à boxeur.
En 1960 il déménage avec sa famille à Caracas où il est inscrit au Liceo Caracas. En 1964, après avoir obtenu son baccalauréat, il intègre l'Université Centrale du Venezuela, où il étudie la chimie. Il démarre simultanément une carrière d'auteur-compositeur, d'abord comme passe-temps, puis à temps complet. Ses deux premières chansons, Humanidad et "No basta rezar" (cette dernière est présentée au Festival de la Canción de Protesta organisé en 1967 par l'Université des Andes en Colombie) lui apportent rapidement une certaine notoriété.
L'œuvre d'Ali Primera
Les chansons d'Ali Primera comportent souvent un texte plutôt long, mais souvent très inspiré et plein des valeurs humaines et sociales qu'il défendait. Ainsi, la chanson "Techos de Carton"("Toits de Carton") est une évocation du sort de ceux qui sont condamnés à vivre dans des bidonvilles, abrités par des cartons, et dont la condition et les préoccupations contrastent avec celles des plus aisés :
- "Qué triste se oye la lluvia
- en las casas de cartón
- qué lejos pasa la esperanza
- en los techos de cartón"
Ali Primera évoque aussi l'héritage laissé par le Libérateur Simón Bolívar, dans la chanson "Sangueo para el regreso", où il imagine la fureur et le désespoir qui seraient ceux du Libérateur s'il revenait aujourd'hui et découvrait les conditions de vie des pauvres d'Amérique latine, et l'oubli des idéaux de justice pour lesquels il s'était battu :
- "Dicen que Bolívar trae
- furia y coraje por dentro
- al ver que nos han quitado
- lo que él dejó siendo nuestro
- Dicen que viene caliente
- por nuestro comportamiento
- al dejar caer su espada
- y también su pensamiento"
Enfin, Ali Primera sait aussi quelquefois se faire tendre, comme dans la chanson "Amor en Tres Tiempos", qui est une superbe et émouvante déclaration d'amour.
Sources Wikipédia