Chanson anonyme écrite sur la musique de "Bonsoir m'amour" (Adelmar ou Charles Sablon, le père de Germaine) et à laquelle on doit sans doute le succès de cette valse dont les paroles, aujourd'hui, font presque sourire.
Son texte recueilli par Paul Vaillant-Couturier (1892-1937), avocat puis journaliste, rédacteur en chef de l'Humanité, député communiste, qui, entré dans la guerre avec un certain enthousiasme, en sorti socialiste, revendicateur même mais surtout pacifiste. Sous-officier, en 1914, dans l'infanterie; il termina la guerre capitaine dans les chars d'assaut non sans avoir été blessé, gazé, cité à l'ordre de la Nation mais aussi condamné cinq fois pour son action en faveur de la paix.
Vivement condamné par les autorités militaires (qui offrirent une petite fortune à celui qui en dénoncerait l'auteur) elle fut connue sous plusieurs noms dont : "Les sacrifiés", "Sur le plateau de Lorette" et "La chanson de Lorette".
Elle demeure, aujourd'hui la chanson-type de l'antimilitarisme mais elle a été depuis dépassée par plusieurs autres. Il suffit à cet égard de citer "Quand un soldat" de Francis Lemarque (1953) ou encore le très célèbre "Déserteur" de Boris Vian (1954).