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Gianmaria Testa, la belle voix sourde s’est tue

Le chanteur italien est mort le mercredi 30 mars d’un cancer, à l’âge de 57 ans. 
Au milieu des années quatre-vingt-dix, la France avait découvert sa voix chaude et légèrement rauque avec l’album « Montgolfières », produit par la française Nicole Courtois-Higelin, une rencontre décisive. Chef de gare devenu chanteur, Gianmaria Testa a d’abord été reconnu en France, notamment grâce à ses concerts.  Après deux ans de carrière, il se produit dans la mythique salle de l’Olympia, ce qui lui vaut enfin la reconnaissance dans son propre pays. 
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Avec son visage rond, sa belle moustache et ses petites lunettes, Gianmaria Testa donnait sur scène l’image d’un homme serein, sincère et naturel. Né en 1958 près de Cuneo, dans le nord-ouest de l’Italie, il découvre la musique dans une famille de paysans où, selon son site internet, « tout le monde chantait ». Il se souvient d’avoir été « soulevé de terre par la force magnétique du chant, un jour de fête » dans la ferme de ses parents. Il apprend seul  la guitare, compose, joue dans un groupe de rock mais choisit rapidement de chanter en solo.  Son univers musical mêle tango, bossa nova, habanera et jazz. En concert, il s’entoure de musiciens de haute volée, collabore ponctuellement avec le trompettiste, Paolo Fresu, notamment pour une relecture jazz de Léo Ferré. Alternant albums acoustiques intimistes et disques plus amples, il s’appuie sur un répertoire fourni, accumulé lors de ses nombreuses tournées. En 2000, il enregistre le disque « la Valse d’un jour », très minimaliste, qui revient à la formation guitare voix de ses débuts et à son identité première. 

Auteur de la plupart de ses chansons, Giamaria Testa était ami avec l’écrivain Erri de Luca avec qui il a écrit le spectacle « Chisciotte e gli invincibili », qui a tourné pendant trois ans en Italie. En 2006, il réalise un concept album entièrement dédié à la question des migrations, à la souffrance des déracinés forcés de traverser les mers et les déserts. 
Grand admirateur de Leonard Cohen, Brassens et Dylan, Gianmaria Testa savait composer des chansons simples et limpides. En vingt ans de carrière, depuis la parution de son premier disque, il a publié huit albums et a donné des milliers de concerts à travers le monde, en solo, duo ou trio ou groupe. Son dernier album, « Men at work », est sorti en 2013. « J’écrirai toujours des chansons, c’est sûr. » disait-il en 2011, « Parce que c’est un maladie qui ne s’arrête jamais ». 
 
Sophie Joubert
Mercredi, 30 Mars, 2016
Humanite.fr
 
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