Aziza Brahim marche dans les pas des femmes qu’elle a vues, enfant, porter à bout de bras la société sahraouie. Guillem Moreno
Engagée pour l’indépendance de son pays, le Sahara occidental, la chanteuse incarne à la fois la tragédie et les espoirs de nombreux réfugiés dans le monde.
Elle porte le voile, a choisi une chanson de Jimi Hendrix comme sonnerie sur son portable, veut qu’on la tutoie et joue du tabal, une percussion du Sahara occidental réservée aux femmes. Petite-fille de la poétesse sahraouie renommée Ljadra Mint Mabrouk, l’auteure-interprète Aziza Brahim suit les traces de son aïeule et brise les clichés.
Considérée comme la chanteuse la plus importante de son pays, elle en est aussi une fervente défenseure. Luttant sur scène, sur le terrain des mots et des émotions, l’artiste dénonce de sa voix claire et puissante la violence et la torture ¬subies par le peuple du Sahara occidental et par tous les réfugiés du monde. Bercées par des tendres mélodies qui rappellent les blues malien et gitan et servies par des musiciens d’exception, les paroles d’Aziza Brahim sont un poing levé dans un gant de velours qui ne laissent pas indemne. La musicienne était à Genève le mois dernier pour un concert unique à l’AMR devant une salle aussi comble que comblée.
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