Un fermier américain devient une star de la country avec une chanson sur les ultra-riches (24/08/2023)
La chanson d’Oliver Anthony, qui fustige les élites et dénonce les conditions de vie de la classe ouvrière américaine, a pris la première place du célèbre classement Billboard Hot 100.
«J’ai vendu mon âme». Barbe rousse, carrure de bûcheron et guitare à la main, Oliver Anthony est devenu en quelques jours le visage d’une Amérique profonde, ouvrière et oubliée - et qui en souffre. Sur des accords de country, les paroles de ce fermier américain contre l’élite sociale de Washington font un carton ; la chanson a déjà été écoutée plus de 14 millions de fois sur YouTube, et pris la tête d’un hit-parade sur Apple Music.
Elle a même a dépassé les mégastars Taylor Swift, Morgan Wallen et Olivia Rodrigo pour prendre la première place du classement Billboard Hot 100 daté de la semaine du 26 août et qui sera publié ce mardi. D'après le site Billboard, dont le Hot 100 reflète les performances de tous les disques, diffusions en streaming et à la radio, tous genres musicaux aux États-Unis, c'est la première fois qu'un auteur-compositeur inconnu et jamais apparu dans aucun hit-parade réalise un tel exploit.
Originaire de l’État de Virginie, le jeune homme a mis en ligne la vidéo il y a quelques jours, intitulée Rich Men North of Richmond, du nom de la capitale de la Virginie, située à 175 km au sud de Washington.
Accompagnées d'une musique de style bluegrass, branche de la country, les paroles dénoncent la dureté de la vie de la classe ouvrière et des plus démunis face aux privilèges des riches et des élites de la première puissance mondiale.
Symptôme d’un clivage politique
«Je fais des heures supplémentaires pour un salaire de misère», chante-t-il, avant d’opposer «les gens de la rue qui n'ont rien à manger» aux «obèses qui se servent de l'État-Providence comme d'une vache à lait». Il brocarde aussi les politiques économiques libérales de réductions d'impôts depuis les années 1980.
Un passage s'émeut par ailleurs de la hausse des suicides des Américains: «De jeunes hommes se retrouvent six pieds sous terre car tout ce que fait ce foutu pays, c’est de continuer à les mettre à terre». Rich Men North of Richmond fait aussi la part belle au fait que le pays est clivé politiquement entre d'un côté le sud et le centre ruraux et conservateurs et de l'autre les villes des côtes est et ouest progressistes.
Un nouvel hymne pour les pro-Trump
Mais derrière le message anti-élites, il y a également un pot-pourri d’idées conservatrices qui ne sont pas pour déplaire aux partisans d’un certain Donald Trump. La chanson a d’ailleurs été clairement désignée comme un nouvel hymne d’extrême-droite. Des idées qu’Oliver Anthony revendique d’ailleurs ouvertement comme il l’a confié dans un message posté sur sa page Facebook : « Depuis 10 ans, tous les ouvriers et travailleurs avec lesquels je discute me racontent la même histoire. Les gens n’en peuvent plus d’être négligés, écartés et méprisés. J’ai passé de nombreuses nuits à déplorer que ce grand pays soit tombé aussi bas. Il faut qu’on recommence à se battre pour ce qui est juste. La liberté de parole est précieuse. Jamais le monde n’a été aussi libre qu’aujourd’hui. Ne laissez personne vous l’enlever. Mais nous nous sommes éloignés de Dieu, et avons laissé de fausses idoles nous séduire. C’est triste. »
11:37 | Tags : country, riche, olivier anthony | Lien permanent | Commentaires (0)