Souad Massi, d’une rive musicale à une autre (13/08/2023)
On l’appelle « la Tracy Chapman du Maghreb ». Connue pour son style folk-chaâbi envoûtant, Souad Massi est une voix féminine incontournable d’Afrique du Nord. Née en 1972 à Alger, l’artiste grandit dans une famille de mélomanes. Elle rencontre très jeune le chaâbi, genre musical populaire algérien qui infuse toute son œuvre, et étudie la musique arabo-andalouse. Ces sources puisées aux racines traditionnelles sont nourries d’influences rock, blues, pop et folk. Dans cet entrelacement réside la puissance de l’artiste.
La guerre civile des années 1990 en Algérie empêche le développement artistique dans le pays. Toutefois, Souad Massi la borne d’expériences musicales qui révèlent son désir d’embrasser différents styles. Elle joue du flamenco avec Triana d’Alger, puis se produit avec le groupe de hard rock Atakor. En 1999, la chanteuse-guitariste part pour Paris. Elle est alors remarquée au festival Femmes d’Alger au Cabaret sauvage. Son premier album, Raoui (2001), la révèle au public et marque le début d’une carrière sans cesse renouvelée. Ses textes, chantés le plus souvent en arabe, portent des valeurs de liberté et de justice qui se fondent dans une poésie empreinte de mélancolie. Dans Ô Houria (2010), coréalisé avec Francis Cabrel, l’artiste chante en français pour « remercier (son) public ». Avec Sequana (2022), elle s’inspire de musiques venues du Sahel, des Caraïbes, du Brésil, et est accompagnée par le musicien Piers Faccini et la flûtiste Naissam Jalal. Artiste engagée, Souad Massi vogue avec grâce d’une rive musicale à une autre et poursuit sans relâche son combat contre l’intolérance.
Source Perrine Kempf, l'Humanité
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