« Ne jamais nier l'histoire »
En 2007, elle sort son premier album solo, mais c'est deux ans plus tard avec son deuxième album et single, 1977 qu'elle se fait connaître. « C'est ma date de naissance. J'y raconte mon histoire en France, même si ce n'est pas directement autobiographique. Je crois qu'on ne peut jamais nier l'histoire, celle de mes parents réfugiés politiques, celle du Chili, mes amis et mes souvenirs en France... Tout ça a influencé mon énergie et est la source de ma culture », explique la rappeuse qui pose sa voix sur un flow hip-hop des années 1990.
Dans ses chansons, Ana Tijoux aborde les inégalités sociales, le quotidien et s'attaque avec une pointe d'humour à la politique. En 2011, dans son second album, la chanson Shock, soutient un mouvement de protestation étudiant qui dénonçait les conditions des écoles publiques et qui était réprimé par la police. « Non à la constitution pinochétiste ; [...] Au putschiste masqué d'une élite graciée [...] Les rues, ne soyez pas muettes, grandes comme vous êtes ! » peut-on entendre dans cette chanson dont le clip a été relayé par des milliers d'internautes.
Ces deux premiers albums, lui ont valu des nominations aux Grammy Awards. Son dernier album, Vengo, sorti en 2014, lui fait gagner une troisième nomination à ce prix américain. Cette fois-ci, elle mélange les sonorités, toujours en lien avec ses racines. « Pourquoi, alors qu'on a écouté la musique traditionnelle d'Amérique latine toute notre enfance avec nos mères ou nos amis, on n'avait même pas pensé à l'intégrer dans notre musique actuelle. » La rappeuse y a ajouté des rythmes folks et jazz pour un concert détonnant et plein de poésie. Dépaysant et prenant.