La diva Kurde de la pop affiche son hymne anti-Daesh (10/10/2016)
Helly Luv, surnommée la Shakira Kurde, chante régulièrement pour les forces Peshmergas qui combattent le groupe djihadiste extrémiste Daesh. La chanteuse kurde Helly Luv pose à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, au nord de l’Irak, le 9 juin 2015. Luv tente d’atteindre la notoriété mondiale en diffusant sa nouvellechanson en anglais, « Révolution » qui exhorte à l’action contre la violence et le terrorisme.
Talons hauts, treillis militaires et bagues en or en forme demitraillettes – le mélange de bang et de bling de la chanteuse a fait d’elle la pom-pom girl la plus populaire de la guerre des Kurdes d’Irak contre les djihadistes de Daesh.
Elle rend visite aux forces des Peshmergas combattant le groupe de l’Etat Islmaique ou Daesh, qui s’est emparé d’un tiers de l’Irak l’an dernier et elle a filmé sa dernière vidéo musicale à Al-Khazr, tout proche des lignes djihadistes.
« Je veux offrir tout ce que je peux aux Peshmergas parce que je me considère comme l’une d’entre eux », confie à l’AFP la chanteuse âgée de 26 ans, à Erbil, la capitale du Kurdistan d’Irak.
« Je porte l’uniforme des Peshmergas dans la chanson afin de les encourager ».
Sa dernière vidéo musicale, pour une chanson intitulée « Révolution », commence par l’image d’un combattant peshmerga regardant une photo de lui avec un jeune garçon, qu’on peut supposer être son fils, alors qu’on entend des bombardements et des tirs d’armes à feu, à l’arrière-fond.
Il dépose la photo au fond de son casque et part combattre.
La vidéo se tourne ensuite vers un village calme où les enfants jouent et où les gens sont assis à boire le thé, mais il tombe soudaint sous les tirs nourris des djihadistes en uniforme noir conduisant des véhicules blindés, comme ceux saisis aux forces de sécurité irakiennes, dont un tank.
Un enfant crie et les habitants fuient, mais Helly Luv – portant de hauts talons en or, alors qu’un foulard rouge et blanc lui couvre le visage – avance à grands pas dans l’autre sens, sur une musique dramatique, en déployant une bannière face au tank, où on peut lire : « Arrêtez la Violence ». .
Elle chante et danse près d’une voiture où les mots « Meez fin à la Guerre » sont peints à la bombe sur le côté, mais des séquences qui montrent les forces des peshmergas en train de contreè-attaquer et des choeurs chantant « Nous continuerons le combat » font clairement comprendre qu’elle veut dire que la violence ne prendra fin que lorsque Daesh aura été vaincu.
Cette vidéo musicale est rythmée de nombreux thèmes sur lesquels les Peshmergas cherchent à mettre l’accent, depuis le début du conflit contre Daesh, en juin de l’an dernier, en faisant la démonstration de leur courage qui fait d’eux les défenseurs laïcs des innocents menacés par la brutalité des djihadistes.
Afin de marteler ce message de coexistence, le peuple marche, dans cette viséo, en arborant de larges étendards et bannières portant des messages de paix dans diverses langues et toute une s »érie de symboles religieux, y compris l’étoile de David et la roue bouddhiste.
‘La Shakira Kurde’
Sa vidéo et ses choeurs en anglais, s’ils semblent parfois « en faire trop » et paraissent dignes de faire grincer les dents, sont efficaces et semblent populaires, s’attirant plus de 700.000 visites sur YouTube en moins de deux semaines après sa parution.
J’y appelle le Kurdistan et les pays du monde à s’unir pour combattre le terrorisme et l’injustice », explique Helly Luv.
« Je veux montrer au monde qui sont les forces peshmergas et qui est Daech », dit-elle.
Nawzad Saleh, officier Peshmerga, affirme que depuis l’époque où les Peshmergas étaient des rebelles combattant dans les montagnes, des chanteurs ont créé des chansons pour les encourager au combat.
« Aujourd’hui, les chanteurs kurdes ont commencé à chanter des chansons pour les Peshmergas dans d’autres langues et c’est une belle étape qui débouchera sur le fait que le monde apprendra à mieux connaître les Peshmergas et ce qui les anime », dit-il en souriant.
Abdulrahman Ahmed, combattant peshmerga, acquiesce, en insistant sur le fait que de tels chants encouragera « La communauté internationale à sympathiser et à coopérer de plus en plus avec nous et à nous soutenir en nous envoyant des armes, pour continuer la lutte contre ces terroristes et les éliminer une fois pour toutes ».
D’après sa biographie en ligne, Helly Luv est née à Helan Abdulla en Iran, en 1988 et son grand-père combattait déjà au sein des Peshmergas.
Sa famille a fui la tyrannie de Saddam Hussein et elle a grandi principalement en Finlande, avant de s’envoler pour Los Angeles, où elle est allée à 18 ans pour y poursuivre une carrière musicale.
Avec ses amples déhanchements et ses chevulures au vent, le style de rock chic de la « Shakira Kurde » contraste radicalement avec les sombres « nasheeds » des bigots fanatiques de Daesh – qui ont fleur sur les réseaux sociaux, au cours de l’année passée.
Lorsque le groupe djihadiste Daesh s’est emparé de larges bandes de territoires en Irak, en juin 2014 et s’est, ensuite, attaqué aux Peshmergas, beaucoup d’Occidentaux ont commencé à tenir les Kurdes pour l’étendard militaire et moral du monde libre combattant contre Daesh.
Of filming in Al-Khazr, Helly Luv said: “There were some who warned me against going there, but I insisted that filming be in real places affected by Daesh terrorism.”
Sur le fait d’avoir filmé sur le front à Al-Khazr, Helly Luv affirme : « Nombreux sont ceux qui ont voulu m’avertir de ne pas me rendre ici, mais j’ai insisté sur le fait qu’il faut filmé sur les endroits réels qui subissent les agressions du terrorisme de Daesh ».
En effet, à la fin du clip, un tir proche interrompt l’interview contraignant la chanteuse à rentrer la tête pour en éviter les éclats…
June 13 juin 2015
10:02 | Tags : helly luv, kurdistan | Lien permanent | Commentaires (0)