Amour et résistance : Shafik Kabha, chanteur palestinien (28/12/2015)
Chanteurs palestiniens les plus aimés, Shafik Kabha, a été assassiné le 22 octobre 2013, alors qu’il s’en retournait chez lui après avoir chanté dans un mariage à Umm al Fahm.
Shafik était âgé de 53 ans. Il était connu pour son ferme et ardent soutien pour la cause Palestinienne, pour laquelle il n’a cessé de confirmer avec bravoure qu’il était un Palestinien de 48, forcé de vivre sous un régime d’apartheid appliqué par l’état Israélien.
Son approche musicale et artistique était diversifiée, moderne et extrêmement habile. Il a refusé de laisser les obstacles se mettre en travers de son chemin et a chanté des hymnes pour une Palestine libre, partout où il passait.
Shafik Taqfiq Kabha est né le 24 septembre 1960 dans la ville arabe de Kafr Qara située à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Haifa. Dans la lignée de plusieurs chanteurs arabes techniquement doués, notamment Oum Kalthoum, Shafik a appris très jeune à réciter le Coran. Il a rejoint son premier groupe à l’âge de 16 ans et a gagné rapidement en popularité. Il s’est produit dans les mariages et ses performances exaltantes lui ont acquis une solide réputation. Il a produit plus de 10 albums célèbres, avec plus de 100 cassettes de ses spectacles en direct. Shafik a été acclamé par certains comme un vrai chanteur représentant tous les Palestiniens, jouissant d’une large popularité à Gaza, en Cisjordanie et en Galilée.
Sur le plan musical, Shafik a réussi à créer un équilibre en mélangeant le traditionnel et le moderne inspiré par l’Occident, utilisant souvent des instruments à claviers, des guitares et une batterie dans de nouveaux arrangements de chansons traditionnelles du Moyen-Orient.
Au fil des décennies qui ont suivi la Nakba de 1948, les chanteurs Palestiniens ont repris ces chansons comme des hymnes qui représentent les aspirations nationales à l’indépendance et au retour. Quant à Shafik, il a chanté des versions réactualisées et revisitées de grands succès, à l’instar de Zareef al Tool, c’est-à-dire Le grand bel homme, une chanson qui implore et supplie le voyageur de retourner chez lui, dans sa patrie. Le nouveau style de musique Mijwiz (nommé d’après une flûte de roseau qui porte le même nom) a combiné des instruments à claviers puissants et décorés joués avec un style de chant fortement influencé par des voix populaires de la région.
Beaucoup ont vu dans la façon de chanter de Shafik des similitudes avec des chanteurs populaires irakiens, comme Nazem al Gazaly, pourtant son message était on ne peut plus clair : la Palestine. Il a chanté : « La liberté est la nôtre, et nous la recouvrerons…Ô Palestine, appelle tous les amoureux et incite-les à retourner sur ton sol pur »
19:25 | Tags : shafik kabha, palestine | Lien permanent | Commentaires (0)