Pia Colombo : Trop vite oubliée... (30/09/2015)
En 1963, décédait la grande Edith Piaf, tout le monde voyait en Pia Colombo sa digne successeur. Mais, ses idées et chansons politisées l’ont mis au ban des artistes sur une liste noire de la censure des médias.
Cette fille du Nord,née Eliane-Marie Amélie,d’un père italien ( ouvrier milanais ) et d’une mère du pays des blés vit le jour le 6 juillet 1934 à Homblières ( Aisne), près de Saint-Quentin. Dès sa naissance c’est sa grand-mère qui pourvoira à son éducation.
La vie dans les champs, elle la connaîtra et l’appréciera ! A tel point que l’école buissonnière fait partie de son quotidien. Chacun souligne que cela relève du miracle, si plus tard, elle sait lire et écrire !
A l’âge de 12 ans, elle rejoint ses parents à Paris, mais cette rupture avec sa grand-mère restera à jamais à graver, tant l’affection que lui portait celle-ci est forte.
Lucien Roux, journaliste écrira d’elle : « Il faut là du courage, mais de la part de Pia, cela ne m’étonne pas. Cette fille mince, nerveuse,, à la fois agressive et tendre, a l’habitude des rétablissements. Elle a frôlé la gloire, connue des échecs ; Elle ! Elle parle de chances.
C’est en se rendant au théâtre du Châtelet, Eliane voit «Des gens qui dansent sur le bout des pieds» : Elle se dit «Moi aussi !».Nous sommes en 1946, et c’est le début de la vocation artistique de la future Pia Colombo 12 ans ! ( Elle me fais penser à une sorte de « Manon des sources » )… Et sa voie est-là ! Après les ballerines…Bon an , mal an, la pré-adolescente têtue a toujours le même objectif…se faire connaître dans le milieu artistique !
Elle poursuit ainsi ses études au cours Simon, puis se retourne rapidement vers la chanson tout en continuant à jouer. Elle se présente au collège Inn. On la renvoie «Vos chansons sont mauvaises, tout est mauvais !…».
Persévérante, le jour même, elle se présente à « l’Ecluse ». On l’engage pour un an ! C’est le pain assuré pour elle et…sa grand-mère. Le pain : Oui ! , Mais, pas toujours le loyer.
Elle prend désormais comme nom de scène : Pia Colombo et sera l’interprète de René-louis lafforgue et aussi des œuvres de Maurice Fanon qui deviendra son mari durant quatre années ( 1956-1960).
Jean-Roger Caussimon, François Rauber, Marie-José Neuville, Caroline Cler…deviendront ses compagnons artistiques.
Pia Colombo est une voix populaire de la rive gauche ( cela veut tout dire ), ce qui lui portera préjudice, son répertoire (Fanon, Moustaki, Ferré, Bertold Brecht…) étant jugé trop cérébral, l’ont porté vers un public dont la sensibilité politique est nettement portée à Gauche.
Sa voix est qualifiée de basse et déchirante. Une chanteuse qui était «engagée» dans la révolte et la colère face aux injustices de l’époque.
Elle décède le 16 avril 1986 et repose au cimetière du « Père Lachaise »…52 ans, bien trop tôt pour partir.
CHANSON : LES COMMUNISTES !
Ils sont de notre temps, conçus sous les outrages
Nés dans le mauvais temps, ils en ont le courage.
Arrachés à la laine du foyer, de la couche
Ils travaillent sans haine et le cœur sur la bouche
A l'immense chantier du grand rêve ouvrier de
l'Internationale.
Refrain : Les communistes, les communistes.
Du soleil qui se lève au soleil qui se couche
De relève en relève, de supplices en cartouches
Marchant d'un grand pire et de pire en meilleur
Ils ont gravé leur rire sur le mur de la peur
Marchant le poing levé sous les yeux orduriers des
marchands d'ouvriers.
19:10 | Tags : pia colombo | Lien permanent | Commentaires (0)